Organisation de la sélection animale en France et conséquences pour l’accès aux données zootechniques.

Résumé

Selon l'espèce, la sélection animale prend essentiellement deux formes d'organisation, radicalement différentes, impliquant un petit nombre d'opérateurs privés (sélection avicole ou aquacole) ou un grand nombre d'opérateurs coopératifs ou associatifs coordonnés dans le cadre d'une organisation collective (sélection des équidés et des ruminants), la sélection porcine étant dans une situation intermédiaire entre les deux. La sélection collective est très réglementée à l'échelle internationale et, en France, elle était historiquement très encadrée par l'État.
La sélection animale se pratique dans le cadre du renouvellement plus ou moins rapide des générations de reproducteurs et elle peut être assimilée à une ingénierie de l'information. Dès lors, deux entités se révèlent stratégiques pour les opérateurs : les ressources génétiques (les reproducteurs et leurs gamètes) et les informations zootechniques qui les caractérisent. Lors de la dernière décennie, deux "révolutions", une technique et l'autre sociale, ont profondément modifié les pratiques et l'organisation de sélection ainsi que le statut des informations : (i) le déploiement de la sélection génomique à partir de la fin des années 2000 et (ii) l'adoption en 2016 d'un règlement zootechnique européen (RZUE) appliqué dans tous les états membres de l'UE depuis novembre 2018.
L'exposé montrera les facteurs qui président aux différences observées d'organisation et dégagera les conséquences des profondes modifications en cours, notamment en matière de statut et d'accès aux données zootechniques.